Loin de toutes les polémiques avant et au début du tournoi, le « football roi » a une nouvelle fois gagné ! La Coupe du monde Qatar 2022 tant attendue et tant décriée bat son plein depuis le 20 novembre dernier, au grand plaisir des fans. Les grandes équipes ont répondu présentes mais les outsiders se sont aussi fait entendre et tout ceci dans une ambiance formidable en dehors tout comme sur les terrains. Après une phase de groupe riche en spectacle et en rebondissement, quel bilan peut-on faire de ce Mondial en plein milieu de saison ?
Le pessimisme était grand dans les cœurs de la majorité des fans quant à cette Coupe du monde tant controversée. Les appels au boycott étaient nombreux mais ont fini par s’estomper au fur et à mesure que le spectacle footballistique s’installait. De la cérémonie d’entrée à la fin de la troisième journée de la phase de groupe, le monde du football a vibré une nouvelle fois. A l’arrivée, plus de peur que de mal pour certaines équipes mais aussi des regrets pour d’autres.
Qatar 2022, une cérémonie d’entrée taille olympique
Le 20 novembre dernier, le monde du football est resté bien calé pour apprécier la quintessence du spectacle qu’a réservé le pays hôte aux fans pour le lancement de la Coupe de monde, fête du football mondial. Dans un mélange culturel magnifique, gigantesque est le mot le plus approprié pour désigner la qualité du spectacle offert aux fans.
Some scenes of the opening ceremony of the FIFA World Cup Qatar 2022. #QNA #World_Cup_Qatar_2022 #QATAR2022 #FIFAWorldCup pic.twitter.com/1OBMvbS8vS
— Qatar News Agency (@QNAEnglish) November 21, 2022
Entre les jeux lumineux, feux d’artifices, le medley des anciens hymnes du Mondial, l’intervention de Morgan Freeman avec le youtubeur qatari Grahim al-Muftah, etc, le Qatar a régalé les fans. Mais ce qu’on ne savait pas à ce moment c’est que la prestation des équipes sur le terrain allait sidérer tout autant.
La 1ère journée, mélange de grosse surprises et débuts en fanfare
Si le Qatar, pays hôte, s’est manqué depuis le début, les deux premières grosses surprises sont venues de l’Arabie Saoudite et du Japon. Comme un air de leçon donnée aux favoris annoncés de ce tournoi, ces deux pays de l’Asie ont respectivement renversé l’Argentine et l’Allemagne sur un même score (2-1). Fini l’époque où les grandes équipes ne doivent pas craindre les plus petites sur le papier, allemands et argentins se sont très vite retrouvés dans un dilemme d’entrée.
Mais pendant ce temps, la France, championne du monde en titre, s’est offerte une entrée en fanfare tout comme l’Espagne ou encore l’Angleterre. Les Bleus ont marqué leurs pas en s’imposant 4-1 contre l’Australie, les Three Lions ont étrillé l’Iran 6-2 et la Roja nous a offert un magnifique récital footballistique en surclassant la Costa Rica 7-0. Le Brésil, l’autre grand favori de ce Mondial s’est adjugé aussi une victoire d’entrée (2-0) face à la Serbie grâce un grand Richarlison et son magnifique retourné acrobatique. Pour une première journée, le décor est planté de belle manière et l’ascenseur du spectacle n’a fait que monter lors de la journée suivante.
2ème journée, la volte-face des nations africaines et de l’Argentine
Perdre son premier match ou même le gagner ne décide pas forcément de la qualification au tour suivant car il faut soit confirmer aux matchs suivants ou se réveiller et faire volte-face. Toutes les équipes le savent bien mais une chose est de se savoir en danger et une autre est de pouvoir bien se défendre face au danger. Après un bilan de 3 défaites et 2 nuls en première journée pour les 5 équipes africaines, la deuxième journée a vu trois d’entre elles sortir le grand jeu et décrocher des victoires importantes. Le Sénégal a su dominer le Qatar (3-1) après avoir perdu son premier match contre le Pays-Bas, le Maroc a créé la grosse sensation en s’imposant (2-0) face à la Belgique et le Ghana est sorti vainqueur (3-2) de son duel face à la Corée du Sud. Les Lions Indomptables du Cameroun quant à eux ont pu arracher le point du nul (3-3) au bout d’une rencontre de grande taille face aux serbes. La classe et le magnifique but de Vincent Aboukabar resteront assurément dans l’histoire des plus beaux buts de la compétition. Seule la Tunisie fit la mauvaise opération qui lui coutera cher plus tard en perdant (0-1) face à l’Australie.
De l’autre côté, l’Argentine, emmenée par un Lionel Messi assoiffé de victoire, a su se relancer en s’imposant 2-0 face au Mexique. Les allemands quant à eux s’en sortent de justesse avec le point du nul arraché sur le fil face à l’Espagne. On pourra aussi évoquer la belle prestation de l’Iran qui s’est imposé (2-0) dans les dernières minutes du temps additionnel contre les gallois. Mais l’autre fait marquant de cette deuxième journée est venu des Bleus de Didier Deschamps qui ont réussi à briser la fameuse malédiction du champion en titre en décrochant leur qualification grâce à une victoire (2-1) face au Danemark.
A la fin de cette deuxième journée, ce fut l’heure de sortir les calculatrices et de réfléchir aux différents scénarios pour une qualification lors de la journée suivante.
3ème journée en mode échec et mat- acte 1
Avec 0 point chacun, seuls le Qatar et le Canada étaient assurés d’une élimination avant le début de la troisième journée. Pour le reste, il fallait peut-être des scénarios improbables mais tout n’était pas perdu. Dans un besoin impératif de victoire, les Lions de la Teranga ont réussi à gagner la grande bataille de la 2ème place face à l’Equateur en s’imposant 2-1. Dans le groupe B, les États-Unis ont fait pareil que les sénégalais en s’imposant (1-0) face à l’Iran pour décrocher la deuxième place derrière l’Angleterre.
Après son faux départ en 1ère journée, l’Albiceleste réussi un coup double face à la Pologne en se qualifiant grâce à une victoire 2-0 puis en terminant en tête du groupe C. Cette position au classement permet surtout à Lionel Messi et ses coéquipiers d’éviter une farouche bataille contre France en huitièmes de finale. Le coup du sort et de la « défaite qualificative » passe en faveur des polonais qui finissent 2è du groupe avec une meilleure différence de but que le Mexique malgré cet échec contre l’Argentine.
Le verdict du groupe D restera amer et très amer pour la Tunisie. Malgré une belle victoire (1-0) contre la France, les Aigles de Carthage se voient éliminés suite à la victoire (1-0) de l’Australie face au Danemark.
Mode échec et mat- acte 2, le verdict époustouflant du groupe E
A cette Coupe du monde, toutes les équipes sont venues pour jouer et tenter leur chance jusqu’au bout. Les favoris sur le papier se sont une nouvelle fois retrouvés dans le dur sur le terrain et jeudi dernier, l’ascenseur émotionnel était à son comble dans le groupe E. Les allemands avaient besoin des espagnols pour passer en huitième de finale mais le monde du football a failli oublier que les espagnols n’étaient pas aussi sortis d’affaire. Le Japon a régalé en récidivant comme face à l’Allemagne. Menés à la pause, les Samouraïs Bleus ont renversés la Roja pendant les 5 premières minutes de la seconde mi-temps et se sont imposés 2-1 au coup de sifflet final. Pendant ce temps, le Costa Rica a réussi l’exploit de passer devant l’Allemagne, tenant ainsi en main une victoire qualificative qui éliminerait aussi l’Espagne dans la foulée. Mais ce rêve ne dura que 3 minutes avant que les allemands n’égalisent, fassent le break puis s’imposent (4-2) au coup de sifflet final. A l’arrivée, c’est bien l’Allemagne qui a sauvé l’Espagne malgré la requête d’Antonio Rudiger aux espagnols après le match nul entre les deux équipes.
Mode échec et mat- acte 3, le Maroc et la leçon du foot africain
« On veut montrer que le niveau du foot africain, très décrié, est bon », tels étaient les mots forts de Walid Regragui, le sélectionneur marocain, avant d’aborder son dernier match de groupe face au Canada. Après avoir tenu tête à la Croatie puis vaincu la Belgique, les Lions de l’Atlas ont réussi à faire passer le message porté par leur sélectionneur en dominant les canadiens (2-1). Le Maroc finit en tête de son groupe, une première pour une nation africaine dans l’histoire de la Coupe du monde.
Dans ce même groupe F, la bataille pour la deuxième place entre croates et belges a accouché d’un score nul et vierge qui condamne la Belgique et sa génération dorée à une élimination douloureuse. Les occasions n’ont pas manqué dans cette rencontre pour les hommes de Roberto Martinez mais le manque de réalisme de Romelu Lukaku restera la plus forte image dans les têtes.
Mode échec et mat- acte final, le Cameroun et la Corée du Sud à l’honneur
Le spectacle ne s’arrête pas et continue jusqu’à la dernière journée de ces troisièmes matchs. Dans le groupe G, le Cameroun a créé la sensation face à la Seleçao. L’histoire ne retiendra pas que le Brésil a fait tourner et a joué sans Neymar mais elle gardera que les Lions Indomptables ont fait tomber l’un des plus grands favoris de ce Mondial grâce à Vincent Aboubakar. « Le Cameroun n’a rien à envier au Brésil », disait le capitaine camerounais avant le début de la compétition et il a assumé ses propos en décrochant la victoire à la 92è minute de jeu. Malgré cette belle victoire, les hommes de Rigobert Song n’échapperont pas au danger de l’élimination car la Suisse, leur bourreau de la première journée, s’est imposée (3-2) dans son duel face à la Serbie, arrachant ainsi la deuxième place du groupe.
Plus tôt dans la même journée, face à l’Uruguay, le Ghana aura peut-être trop pensé au passé et notamment à 2010. Les uruguayens sont venus à bout des Black Stars (2-0) mais, ni le vaincu ni le vainqueur de cette rencontre, qui avaient encore tous deux leur chance avant ce match, ne passera au tour suivant. Tout ceci à cause d’un nième exploit dans ce Mondial réalisé cette fois ci par la Corée du Sud. Après leur défaite contre le Ghana en 2è journée, les sud-coréens ont brillamment renversé le Portugal (2-1) en fin de match notamment dans le temps additionnel pour décrocher la deuxième place du groupe H. Deux mondes différents séparèrent les larmes de Luis Suarez d’un côté et celles d’Heung-min Son de l’autre côté à la fin des matchs; c’est le Mondial de tous les rebondissements.
A la fin de cette première phase sensationnelle, on se pose déjà la question de savoir si nous vivons la meilleure Coupe du monde de l’histoire. Aucune équipe n’a pu gagner ses trois matchs en phase de groupe, une première depuis l’instauration de la Coupe du monde à 32 équipes. Cela démontre aussi du niveau de ce Mondial dont le tableau alléchant des huitièmes de finale fait déjà saliver.
Coupe du monde 2022 : le programme complet des 8es de finale https://t.co/R2ZlqpsukF
— Infos Sport (@infossport21) December 2, 2022