La CAF est-elle sous influence du royaume du Maroc ? En tout cas c’est que pense une grande partie de l’Égypte dont Ahmed Hossam Hussein Abdelhamid, plus connu sous le surnom de Mido. Ces dernières années, le Maroc a consolidé son influence tant sur le terrain que dans les coulisses du football africain. Cependant, cette montée en puissance du royaume Chérifien ne fait pas l’unanimité. La récente décision de la Confédération africaine de football (CAF) en faveur de la Renaissance Sportive Berkane, dans un litige l’opposant à l’Union Sportive de la Médina d’Alger, a ravivé le débat. Les critiques fusent, notamment de la part de l’Algérie et de l’Égypte.
Mido dénonce une emprise marocaine sur la CAF
En effet, dans un podcast, Mido, ancien attaquant de l’Égypte et figure emblématique des Pharaons, a vivement critiqué la gestion de la CAF. Il a notamment regretté le manque de réactivité des responsables égyptiens face à ce qu’il perçoit comme une domination du Maroc sur l’instance décisionnaire du football africain.
« Le siège social de la CAF se trouve en Égypte, mais les décisions importantes sont prises au Maroc », a souligné Mido. Ses propos incisifs ne se sont pas arrêtés là : « Ils nous ont laissé le bâtiment de la CAF, mais ils contrôlent toutes les instances du football africain. Tout cela était planifié depuis une décennie », a-t-il accusé, révélant au passage ses ambitions présidentielles pour la fédération égyptienne et son intention de lutter contre l’hégémonie présumée du Maroc au sein de la CAF.
المصري🇪🇬أحمد حسام ميدو 🎙:
"مقر الكاف يتواجد لكن الاجتماعات والقرارات تصدر في المغرب🇲🇦، لقد تركوا لنا مبنى الكاف وأخذوا تسيير شؤون الكرة الإفريقية، لقد خططوا لذلك منذ 10 سنوات"#فاكيو_لقجع #مصر #المصري_يتكلم #المغرب_اضحوكة_العالم #الصحافة pic.twitter.com/uXQ5aFXABU— 🔻قادر كاديدو (@kaddiddo02) May 3, 2024
Le siège en Égypte, mais les décisions au Maroc
Mido a souligné le paradoxe apparent entre la localisation du siège de la CAF en Égypte et la centralisation du pouvoir décisionnel au Maroc. Cette situation, selon lui, favorise une concentration du contrôle au sein de l’instance footballistique africaine, au détriment d’une représentation équitable des différents pays membres.
« Ils ont tout pris chez eux, et nous sommes fiers d’avoir le siège », a ironisé Mido, faisant référence au prestige symbolique du siège de la CAF en Égypte, malgré son apparente marginalisation dans les processus décisionnels. Ces remarques pointent du doigt un déséquilibre institutionnel présumé qui suscite des interrogations quant à la transparence et à l’équité au sein de la CAF.
Les enjeux de gouvernance au cœur du débat
Au-delà des querelles politiques et des rivalités entre nations, le débat sur l’emprise du Maroc sur la CAF met en lumière des questions cruciales de gouvernance et de démocratie au sein du football africain. La concentration du pouvoir décisionnel entre les mains d’une seule nation remet en question les principes d’égalité et de représentativité censés guider les actions de la CAF.
Comme quoi les déclarations de l’ancien attaquant de l’Olympique de Marseille, de l’AS Rome ou encore de Tottenham suscitent des appels à une réforme en profondeur de la gouvernance de la CAF, afin de garantir une représentation équitable de tous les pays membres et de préserver l’intégrité du football africain. La transparence dans les processus décisionnels et la responsabilité des dirigeants de la CAF sont désormais au cœur des revendications des acteurs du football sur le continent.
Pour sortir de cette impasse, il est donc impératif d’engager un dialogue ouvert et constructif entre toutes les parties prenantes du football africain. Les nations membres, les anciennes gloires du sport et les instances dirigeantes doivent travailler ensemble pour trouver des solutions qui renforceront la crédibilité et la légitimité de la CAF.
Mido invite à l’action collective
Alors que le débat sur l’emprise du Maroc sur la CAF continue de faire rage, il est temps pour tous les acteurs du football africain de se rassembler autour d’un objectif commun : celui de promouvoir une gouvernance transparente, démocratique et inclusive au sein de l’instance dirigeante du football sur le continent. Seul un engagement collectif pour le changement permettra de garantir un avenir juste et équitable pour le football en Afrique.