Dans un long entretien qu’il a accordé à Jérôme Rothen dans “Rothen S’enflamme” sur RMC ce vendredi soir, Thierry Henry a fait l’éloge des entraîneurs qu’il a connus durant sa richissime carrière mais il y a d’un entre eux qu’il place tout au sommet de la pyramide.
« Je dis souvent qu’Arsène (Wenger) m’a ouvert l’esprit et le cerveau en continuité de ce que j’ai connu à Clairefontaine, et Pep m’a ouvert les yeux », déclarait le sélectionneur des Bleus Espoirs dimanche dans Téléfoot sur TF1. Des propos qu’il a réitérés ce vendredi mais pour lui, Guardiola (avec lequel il a travaillé de 2008 à 2010 au Barça) est le n°1 de tous les entraîneurs qu’il a côtoyés.
“Je pensais que j’étais bien (à son arrivée à Barcelone). J’arrivais à comprendre et voir les choses sur le terrain assez rapidement, à les exécuter même si c’est devenu un peu plus dur avec la vieillesse (rires). Je voyais. Quand je suis arrivé au Barça, j’ai dit : ‘Mais ça c’est quel genre de football ?’ Franchement, il fallait que je réapprenne pas mal de choses. A un moment donné, tu ne peux pas appuyer sur un bouton comme un ordinateur et tout reset. Rester écarté, ne pas venir dans l’espace du 8… Je me suis dit : ‘Mais de quoi il parle ? Moi je sais jouer au foot. Laisse-moi jouer, courir…’ Non, il fallait respecter ce qu’il avait mis en place et faire ce que tu as à faire. Faire parler ta qualité quand il faut la faire parler. Tout ce qu’il disait arrivait. Quel entraîneur arrive sur son premier job et gagne toutes les Coupes ? L’année d’avant, on avait encore Thuram, Zambrotta, Deco, Ronaldinho… Il y avait encore plus de noms et on ne gagne rien”, a déclaré Henry.
“En quoi Guardiola est différent ? Discipline. Il ne faut pas rigoler avec lui. Il ne rigole pas. Avec personne. Si tu ne respectes pas ce qu’il a dit, tu ne joues pas. Point barre. Il te donne un schéma, une structure pour aller sur le terrain et tu sais exactement ce qu’il y a à faire en possession ou hors possession. Pour moi, c’est de très loin le meilleur coach que j’ai eu. De très, très, très, très loin. Par exemple, les latéraux maintenant seront formés à rentrer à l’intérieur. Il a inventé un poste. Qui a fait ça ? (…) Je vais être honnête, quand tu vois le plaisir qu’il nous donne avec ses équipes… On rentre tous pour regarder voir jouer City et je ne suis pas supporter de City”, a-t-il poursuivi.
“Est-ce que je m’inspire de mes anciens entraîneurs? De Raymond Domenech? Il m’a donné pas mal de choses en Espoirs quand je suis revenu, au niveau du mental, ne pas lâcher, a-t-il répondu. J’ai appris des choses avec Domenech. J’ai appris des choses avec Arsène (Wenger), Pep (Guardiola), Ancelotti, Aimé Jacquet… Aimé avait visualisé depuis 1996 la victoire (en 1998). Il avait déjà une vision. J’ai vu pas mal de choses. Au niveau du jeu, Pep a eu une influence énorme sur moi. Il y aussi Roberto Martinez (dont il a été l’adjoint au sein de la sélection belge). (…) Arsène m’a éclairé le cerveau et Pep m’a ouvert les yeux. Arsène est brillant. Quand il te parle, tu as l’impression d’être le meilleur joueur du monde quand tu vas sur le terrain.”