Dans une interview avec L’Équipe, Raphaël Varane a partagé qu’il avait souffert de plusieurs commotions cérébrales au cours de sa carrière, dont une avant le quart de finale de la Coupe du monde 2014 face à l’Allemagne. Maintenant âgé de 30 ans et évoluant à Manchester United, l’ancien joueur de l’équipe de France souligne l’importance de sensibiliser sur ce risque afin de mieux protéger la santé des joueurs.
Raphaël Varane vient de dévoiler qu’il a subi plusieurs commotions cérébrales tout au long de sa carrière, un fait qu’il gardait secret depuis plus de dix ans. À l’âge de 30 ans, Raphaël Varane, l’ancien défenseur central de l’équipe de France avec 93 sélections et 5 buts, actuellement à Manchester United, lance un appel pour une prise de conscience accrue des dangers liés aux commotions cérébrales dans le football, une préoccupation déjà présente dans le rugby et le football américain, dans le but de mieux protéger la santé des joueurs. Il affirme avoir parfois joué alors qu’il ne se sentait pas dans son état normal, éprouvant des troubles après des chocs aériens ou des têtes répétées.
« Quand on regarde trois des pires matches de ma carrière, il y en a au moins deux avant lesquels j’avais eu une commotion quelques jours plus tôt : face à l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du monde 2014, et avec le Real Madrid contre Manchester City en huitièmes de finale de Ligue des champions 2020 (le 7 août, match retour, 1-2, NDLR) », avoue le quadruple vainqueur de la Ligue des Champions !
« Je n’étais pas dans mon état normal »
Lors du match contre le Nigeria (2-0, 30-06-14, huitièmes de finale Coupe du monde), Varane attribue sa commotion à un coup de ballon reçu à la tempe en début de seconde mi-temps : « Je termine le match mais je suis en mode pilote automatique », raconte le joueur formé au RC Lens. « Si quelqu’un m’avait parlé à ce moment-là, je ne sais même pas si j’aurais été capable de répondre. Je ne me souviens pas du match après ce choc. Après le match, dans l’avion, je ne suis pas bien et je le fais savoir », ajoute le réunionnais.
« Ensuite, j’essaie de suivre un protocole de récupération pour bien m’alimenter et me reposer. Je n’étais pas dans mon état normal et donc j’ai été pris en charge. J’avais perdu du poids parce que j’étais déshydraté, je n’étais pas en forme. Après, je n’allais pas rater un quart de finale de Coupe du monde parce que j’étais un peu fatigué », a complété le martiniquais.
Réfléchir différemment !
Varane poursuit dans ses révélations des faits : « J’étais diminué, mais finalement j’ai joué et plutôt bien, même si je perds ce duel contre Hummels (sur le but de l’Allemand) dont on m’a parlé pendant au moins quatre ans. (Rires.) Ce qu’on ne saura jamais, c’est ce qui se serait passé si j’avais repris un impact au niveau de la tête. Quand tu sais que les commotions à répétition ont potentiellement un effet mortel, tu te dis que ça peut très mal tourner. À l’époque, je n’étais pas père de famille, mais aujourd’hui, à 30 ans et avec trois enfants, je réfléchis différemment. »