Les autorités judiciaires iraniennes libéreront 715 prisonniers à l’occasion de la victoire de l’équipe nationale iranienne 2-0 contre le Pays de Galles lors de la deuxième journée de la Coupe du monde 2022 au Qatar, vendredi. Cette décision, selon Mundo Deportivo a été annoncée ce lundi par le chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhosein Mohseni Ejei, pour célébrer “la fière victoire de l’équipe nationale de football”.
En effet, les 715 prisonniers seront libérés de 12 prisons du pays et la mesure ne concernera que les détenus qui ne sont pas emprisonnés pour avoir attaqué le personnel de sécurité, brûlé des biens privés ou des Corans. Toutefois, les personnes détenues lors des “événements récents” dans le pays seront libérées, dans une apparente référence aux manifestations qui secouent l’Iran depuis la mi-septembre.
L’Iran connaît des manifestations depuis la mort, le 16 septembre, de Masha Amini, qui avait été arrêtée trois jours plus tôt par la police des mœurs pour avoir porté le foulard islamique de manière incorrecte. Ces manifestations sont sévèrement réprimées par les forces de sécurité. Pour rappel, les manifestations ont commencé par la mort de la jeune femme kurde de 22 ans, mais elles ont évolué et les manifestants demandent maintenant la fin de la République islamique fondée par l’ayatollah Ruhollah Khomeini en 1979.
Depuis lors, plus de 300 personnes ont été tuées dans le cadre de la répression policière et au moins 2 000 personnes ont été inculpées de divers crimes pour leur participation à la répression, dont six ont été condamnées à mort à ce jour. Par ailleurs, les manifestations ont jeté une ombre sur l’équipe nationale de football iranienne et ses joueurs, pris entre ceux qui exigent qu’ils se joignent aux protestations par des gestes symboliques et ceux qui les accusent d’être des traîtres lorsqu’ils le font.
Les joueurs de l’équipe nationale d’Iran n’ont pas chanté l’hymne de leur pays avant leur match de la Coupe du monde Qatar 2022 contre l’Angleterre, qu’ils ont perdu 6-2, mais ils l’ont chanté contre le Pays de Galles vendredi. En outre, la place de l’Iran en huitième de finale est en jeu ce mardi contre les États-Unis, leur plus grand ennemi géopolitique depuis 1979, année du triomphe de la révolution islamique.