Pour l’édition de 2023 qu’elle organise cette année, la Côte d’Ivoire a dénommé cette Coupe d’Afrique des Nations “la CAN de l’hospitalité”. Mais ce slogan repris en chœur par des millions d’Ivoiriens et d’étrangers n’empêche pas le réchauffement des tensions entre des supporters du pays hôte et ceux du Mali, adversaire des Eléphants en quarts de finale, qui entretient des relations diplomatiques très tendues avec Abidjan.
De notre envoyé spécial en Côte d’Ivoire, Aimé ATTI
Au soir du 22 janvier dernier et la désillusion contre la Guinée Equatoriale (4-0), très peu de personnes voyaient encore la Côte d’Ivoire passer en huitièmes de finale. Envisager un quart de final pour les Eléphants relevait d’une pure fiction en laquelle seul un scénariste téméraire pouvait croire. Mais le pays hôte qui s’est séparé de son sélectionneur français Jean-Louis Gasset après cette humiliation, a réussi à sortir le Sénégal, plus grand favori et champion en titre, en huitièmes de finale en s’imposant aux tirs au but (5-4) après le nul (1-1) arraché avec hargne au bout du temps réglementaire. Et comme si c’était le destin, la Côte d’Ivoire emmenée par Emerse Faé va affronter le Mali en quarts de finale.
Le post supprimé de Asalfo est répugnant et irresponsable.
On sait très bien qu'il ya une forte communauté malienne à Bouaké .
On connaît le contexte particulier et on contribue à attiser les tensions.
Dégoûtant ce niveau d'irresponsabilité !!! pic.twitter.com/lktF6yjzwy
— Spread (@OverjazzPeople) January 31, 2024
Du foot mais aussi de la politique
On a beau chercher à dissocier le football et la politique mais on se rend compte qu’ils sont intimement liés. A quelques jours du quart de finale (samedi à Boauké) entre la Côte d’Ivoire et le Mali, l’histoire des 49 soldats ivoiriens, arrêtés au Mali en juillet 2022 puis condamnés à 20 ans de prison avant d’être libérés en janvier 2023 avec la médiation togolaise, refait surface.
Et c’est A’Salfo, le leader du groupe mythique “Magic System” qui a relancé ce sujet, pourtant classé sous tapis après l’organisation d’un match amical au Stade Alassane Ouattara d’Ebimpé entre les Eléphants et les Aigles en septembre dernier, rencontre qui n’est pas allée à son terme en raison de la pluie qui a rendu impraticable la pelouse, mais qui a contribué a rassemblé les populations des deux pays. “Ça tombe bien. On n’a pas oublié l’affaire des 49 là”, a écrit celui qui a interprété aux côtés de Yemi Alade et Mohamed Ramadan, “Akwaba”, l’hyme officiel de la CAN 2023. Ce n’est qu’après la publication de ce post sur Facebook mardi soir après la victoire des Aigles sur le Burkina Faso qui est son pays d’origine, que Salif Traoré de son vrai nom, s’est rendu compte de sa maladresse et a supprimé son post. Mais les plus avertis ont déjà fait la capture d’écran qui tourne en boucle sur les réseaux sociaux. Et la tension grimpe sur la toile même si quelques uns essaient d’appeler au calme pour que ce quart de finale de samedi à Bouaké où le Mali a une forte diaspora, reste dans le contexte du foot et rien que ça. L’ambassadeur de la culture ivoirienne et de cette CAN 2023 lui n’a pas (encore) présenté des excuses.