Avant de battre le Brésil en quart de finale de la Copa America dans la nuit du samedi au dimanche matin, Marcelo Bielsa, le sélectionneur de l’Uruguay, a exprimé des critiques sévères sur l’avenir du football. L’ancien entraîneur de l’Athletic Bilbao est profondément inquiet pour son sport qui traverse une période de déclin.
Marcelo Bielsa affirme sans équivoque que « le football est en déclin ». Le sélectionneur de l’Uruguay, avant la victoire contre le Brésil ce samedi en quart de finale de la Copa America, a critiqué sévèrement l’évolution du sport roi.
« Je suis certain que le football est dans un processus de déclin, c’est-à-dire que de plus en plus de gens regardent le football, mais qu’il devient de moins en moins attrayant parce que ce qui a fait de ce jeu le premier jeu au monde n’est pas privilégié », a lâché celui que l’on surnomme El Loco en conférence de presse.
« Cela fait beaucoup de mal »
« Si vous laissez beaucoup de gens regarder le football, mais que vous ne protégez pas le plaisir de ce qu’ils regardent, cela favorise le business, car le business est que beaucoup de gens regardent le football », a complété le sexagénaire (68 ans), qui est contre l’arbitrage vidéo. « Pour moi, cela fait beaucoup de mal au football. Ce sport a une particularité : lorsqu’il devient complètement prévisible, il perd de son attrait. »
L’ancien entraîneur du LOSC et de l’OM estime que le football risque de se perdre s’il persiste dans cette direction, caractérisée par une multiplication des matchs sans garantie d’une qualité toujours au rendez-vous : « Au fur et à mesure que le temps passe, que de moins en moins de footballeurs valent la peine d’être vus et que le jeu produit est de moins en moins agréable, cette augmentation artificielle du nombre de spectateurs va être interrompue. »
Les conseils d’El Loco
« Le football, ce n’est pas cinq minutes d’action, c’est bien plus que cela. C’est une expression culturelle, une forme d’identification. Dites à un Uruguayen de regarder les moments forts de la Celeste… Il y en aura de plus en plus, mais cela n’a rien à voir avec l’essence qui a permis à une population de tomber amoureuse du signe d’identification le plus significatif qu’un peuple possède », analyse El Loco.
Le natif de Rosario connu pour son côté puriste du football défend sa vision du sport roi en prodiguant quelques conseils : « Ce que nous devrions tous faire, c’est ignorer ce scénario qui nous est proposé où la controverse, la discussion, l’accusation, la détermination de la responsabilité, deviennent une obsession qui détériore le climat dans lequel le football doit être joué. » Bielsa a également souligné le déclin du football sud-américain, notant que les jeunes talents partent de plus en plus tôt pour l’Europe.
Le renouveau de l’Uruguay
Après une élimination décevante en phase de poules de la Coupe du monde 2022, la fédération uruguayenne a décidé de remplacer Diego Alonso par Marcelo Bielsa. Ce choix s’est accompagné de certaines décisions fortes, notamment dans le domaine du développement des jeunes talents.
L’entraîneur argentin a été nommé à la tête de la sélection des moins de 23 ans, qui représentera la Céleste lors des prochains Jeux Olympiques de Paris. Cette responsabilité lui permet de s’impliquer activement dans le développement des jeunes joueurs, avec l’objectif de les préparer pour éventuellement intégrer l’équipe A à l’avenir.
Pour le match de préparation contre le Costa Rica (0-0) avant la Copa America, Marcelo Bielsa a fait une nouvelle sélection surprenante en incluant Walter Dominguez, un attaquant semi-professionnel de 25 ans qui joue à la Juventud Soriano, dans un championnat régional. Cette décision, typique du caractère de l’ancien entraîneur de l’OM, souligne une fois de plus son engagement intense et son approche singulière dans la gestion de l’équipe.