Le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale féminine de football, Hervé Renard, n’est pas là pour faire la figuration. Il entend révolutionner au plus haut point, cette catégorie du sport roi, pas suffisamment compétitive en France selon son goût.
Après avoir remplacé Corrine Diacre à la tête de la sélection française féminine de football, Hervé Renard est très regardant sur le niveau du football en France. Si chez les hommes, les discussions se poursuivent sur les performances des clubs de la Ligue 1 surtout sur l’échiquier continental, l’écart reste assez abyssal avec les femmes. S’il a déjà dirigé deux rencontres à a tête des Bleues – deux matches amicaux en avril dernier contre la Colombie et le Canada, pour deux victoires (5-2 et 2-1)- l’ex sélectionneur de l’Arabie Saoudite s’intéresse de très prêt au championnat féminin, la D1 Arkema. Dans un entretien accordé à beIN Sports, peu avant la finale de la Coupe de France remportée par l’OL face au PSG, il a poussé un énorme coup de gueule quant au développement du football féminin.
« Mon avis ne va peut-être pas faire plaisir à tout le monde », prend-il soin d’introduire. « Avant de chercher des moyens supérieurs, des sponsors plus importants, il faut d’abord construire, tonne-t-il, constatant le manque d’engouement des diffuseurs notamment pour valoriser le ballon rond féminin. Si on ne fait pas grand-chose pour les attirer, ça va être difficile de les faire venir. Il faut une meilleure réalisation, des meilleurs stades: ça part des stades, des présidents de club… Donc je vais leur mettre un peu la pression».
Il poursuit que : « On ne peut plus avoir une D1 féminine qui soit filmée dans des stades de 3e ou 4e niveau pour le football masculin. On ne peut pas avoir un football de qualité. On voit une finale entre l’Angleterre et le Brésil avec 83 000 spectateurs à Wembley, tout est dit ( 77.000 lors de la finale de la FA Cup féminine contre 6000 lors de la Coupe de France,ndlr). C’est le football d’aujourd’hui. C’est le football d’aujourd’hui. Ada (Hegerberg, ndlr) a entièrement raison, il faut que des joueuses de cette envergure le disent. Elle a fait le constat, ça fait 8-9 ans qu’elle est en France et le football féminin français n’a pas assez évolué. Il faut une prise de conscience, mais la prise de conscience doit être totale».