Actuellement en poste au Mouloudia Club (MC) d’Alger, Patrice Beaumelle a laissé entendre qu’il n’est pas contre un retour en France pour entraîner un club même s’il se plaît bien en Afrique.
Le technicien français de 46 ans qui est arrivé à Alger en 2023 vient de remporter le championnat avec le Mouloudia et est en lice pour la Coupe également. Un doublé national qui pourrait bonifier davantage sa première saison avec le club algérien. Il s’y est particulièrement bien installé au point de se convertir à l’Islam et d’héritier d’un prénom arabe : Amir. Ce qui “veut dire « prince ». Je n’ai pas envie d’en parler, c’est une affaire de conviction, une affaire de vie privée. J’ai vécu pendant des années dans des pays arabes, des pays musulmans, ça fait plus de 16 ans que je vis en Afrique. C’est une affaire de conviction, voilà ! Pour le prénom, il remonte à 2011, quand j’étais en Algérie, j’avais un chauffeur qui m’appelait Amir. Et quand j’ai embrassé la religion musulmane, j’ai choisi ce prénom comme une évidence, quand il s’agissait de choisir un prénom musulman. Je me sens complétement épanoui, complément heureux“, a-t-il laissé entendre dans une interview accordée à AfrikFoot.
Patrice Beaumelle ouvert mais pas obsédé par un retour en Europe
L’ancien sélectionneur des Éléphants de Côte d’Ivoire estime qu’avec cette réussite en club, il n’a plus grand-chose à montrer. Et donc revenir sur le continent de sa naissance n’est pas une obsession pour lui. “Je crois que je n’ai plus rien à prouver au haut niveau sauf à moi-même, affirme Beaumelle. J’ai entraîné un peu partout dans le monde, je suis dans le métier depuis plus de 20 ans. J’ai entrainé des sélections, des clubs notamment en France, je ne me fixe donc aucune limite. J’ai “joué” 7 CAN, j’en gagné deux, j’ai “joué” une Coupe du monde (comme adjoint d’Hervé Renard en Zambie, Angola, Côte d’Ivoire et au Maroc puis en tant que sélectionneur des Chipolopolos et des Eléphants, ndlr). Sincèrement, revenir coûte que coûte en Europe, ce n’est pas ce qui m’anime, ce que je veux, c’est rester dans l’humain, être dans un projet cohérent et ambitieux. Je suis là aujourd’hui, demain on verra.”
Pour lui, si les entraîneurs français qui viennent sur le continent africain peinent à se relancer dans les championnats en France, c’est la faute aux clubs qui les voient comme des sélectionneurs et non entraîneurs plutôt qu’une question d’incapacité de ces derniers à relever les défis au quotidien comme c’est le cas dans les clubs. “Je crois que les clubs n’ont pas peur de nous approcher. C’est juste que ce sont les mêmes entraineurs qui tournent en Ligue 1 et en Ligue 2. En Afrique aussi, ce sont les mêmes qui tournent. C’est juste que les dirigeants du football français ont mis des cases sur nos têtes. Selon eux, nous sommes des entraîneurs de sélections nationales, pas de clubs. J’ai souvent eu ça, après mon passage sur le banc de la sélection ivoirienne, j’ai eu des entretiens avec des clubs de Ligue 1, mais ce qui ressortait quelques jours après, c’est du genre, « nous ne doutons pas de vos compétences, de vos capacités. Nous avons vu ce que vous avez fait en Côte d’Ivoire, en Zambie et au Maroc, sauf que le travail de sélectionneur n’a rien à voir avec le quotidien d’un entraîneur dans un club. » C’est pour ça justement que je voulais montrer à tout le monde je peux être aussi bien sélectionneur qu’entraîneur. Après oui, c’est bien d’entraîner dans son pays, je l’ai fait pendant trois ans à Nîmes, au LOSC aussi, prendre demain un club de Ligue 1, je suis prêt… Quand ? Je ne sais pas“, a-t-il déclaré.