Même s’il n’a jamais eu la carrière attendue, Garra Dembélé était considéré à son plus jeune âge comme l’un des joueurs les plus prometteurs de sa génération. La vie footballistique de Dembélé est une multiplication d’impair comme nous le rappelle le site Sports. Après son renvoi de l’AJ Auxerre dont il avait intégré le centre de formation après son passage à l’INF Clairefontaine, il a été repoussé par Liverpool en raison de traces de cannabis puis incarcéré pour viol à Rome, en marge d’un essai à la Lazio, avant d’être innocenté, le natif de Gennevilliers a néanmoins bien cru lancer sa carrière à 24 ans en Bulgarie.
Son passage prometteur au Lokomotiv Plovdiv à l’hiver 2010, permet à l’international malien de s’engager à l’été avec le Levski Sofia où il retrouve l’instinct d’un grand buteur, terminant la saison avec 37 buts en 39 matches. Comme au Lokomotiv, il a aussi brillé avec Levski en marquant en championnat, 26 buts en 24 matches. Mais sur la scène européenne, la dynamique a connu un coup de frein. Garra Dembélé n’a marqué que 8 buts en 12 apparitions en Ligue Europa. Loin de ses statistiques qui semblent faire renaître l’attaquant, il a plutôt gardé en mémoire les pratiques douteuses du club bulgare.
« En Bulgarie, quand on finissait les matchs d’Europa League, on prenait des perfusions, a-t-il ainsi raconté à La chaîne L’Equipe dans le documentaire Destins brisés qui lui a été consacré. Juste après le match, j’enlevais mes crampons et je prenais les perfs, parce qu’on avait d’autres matchs qui arrivaient, deux ou trois jours après.» Et s’il n’a jamais su quel produit lui était injecté, le doute n’est guère permis de son propre aveu. « Quand j’ai signé en Allemagne, il y avait des produits dans mon corps qui n’étaient pas autorisés en Allemagne. En fait, quand je suis arrivé en Allemagne, j’étais dopé. J’avais des hormones, je ne sais pas… », a-t-il en effet expliqué.
« En même temps, quand on avait des matchs le week-end, à tous les coups, c’était moi au test antidopage. J’urinais dans le truc et apparemment, il n’y avait rien », a-t-il précisé, osant alors une comparaison avec Zinedine Zidane au-dessus duquel planent des zones d’ombre compte-tenu de son passage à la Juventus Turin. « Zidane, il a bien pris de la créatine quand il est parti en Italie. En France, ce n’était pas autorisé. Il a pris de la masse musculaire, il s’est développé », a-t-il ajouté.
Et selon lui, la Bulgarie ne fait pas l’exception. « En Allemagne, j’avais une petite boîte, explique l’ancien attaquant. Il y avait mon numéro dessus, le 11. J’avais environ dix pilules à prendre, après les entrainements. Je ne savais même pas ce que c’était. Il y avait des pilules énormes, ça restait coincé. Et si tu ne les prenais pas, tu avais une amende, en plus, en Allemagne, a-t-il ainsi poursuivi. Ça ne fait pas rêver mais c’est la vérité. C’est comme ça. On voit le foot à la télé. Mais quand vous êtes à l’”intérieur, c’est un milieu qui est compliqué. »