Invité le week-end dernier en France pour l’initiative « L’Afrique à Montreuil : Développement économique, écologique et solidaire », Samuel Eto’o s’est servi de cette tribune pour vanter les prouesses de son équipe à la tête de la Fédération Camerounaise de Football (Fecafoot), envoyant au passage un tacle masqué mais bien appuyé à ses détracteurs dans son pays.
Depuis 2021 et son arrivée à la tête de la faîtière du football camerounais, le président n’a jamais réussi à fédérer tout le monde autour de sa vision. Entre décision impopulaire ou règne strict, le président de la Fecafoot s’est mis beaucoup de monde à dos à commencer par le ministre des sports Narcisse Mouelle Kombi. Avec ce dernier, il est d’ailleurs engagé dans un bras de fer sans précédent autour de la nomination des membres du staff des Lions Indomptables qu’il continue de contester.
Samuel Eto’o ne digère pas le fait que la Fédération soit écartée du processus ayant abouti su le choix de l’entraîneur belge Marc Brys. Si ce dernier lui a toujours tendu la main pour une rencontre, Eto’o n’a jamais daigné lui répondre, restant figé sur sa position et celle de son Comité exécutif qui a soumis il y a trois jours des noms pour modifier le staff de Brys. Certains ont été intégrés selon la presse camerounaise qui a évoqué une oreille attentive du ministre Kombi qui chercher décupler la situation. Mais Eto’o n’a visiblement pas encore fini avec lui.
Un bras de fer qui ne profite à personne
À Montreuil, l’ancien capitaine des Lions Indomptables s’est félicité du travail que lui et son équipe ont accompli depuis son élection à la tête de la Fédération Camerounaise de Football. Et cela ne va pas plaire à tout le monde. « Il y a quelques années, je ne pensais pas repartir au Cameroun pour apporter ma contribution au développement dans mon secteur, mais il est arrivé un moment où j’ai pris cette décision et je suis en plein dedans. Ce n’est pas toujours facile […] Je ne doute pas. Vous savez, quand vous êtes à la tête d’une institution comme celle-là (la FECAFOOT, ndlr), vous rencontrez régulièrement des défis. Il faut les surmonter. Il y a de nouveaux challenges qui ne sont pas faciles mais vous avez pris le job pour ça. J’ai la chance de compter sur une bonne équipe. Nous avançons, faisons notre bout de chemin. Très souvent, quand vous avez surmonté un défi, il semble normal pour tout le monde mais pourtant, personne ne l’avait fait avant. Donc, il faut continuer à travailler et au final, on se rendra compte qu’on a vraiment avancé », a souligné Samuel Eto’o qui ne pense pas abdiquer.
Convoqué par le Ministre
Après l’ultimatum donné la semaine dernière par le Premier Ministre Joseph Dion Ngute à Samuel Eto’o de signer au plus tard vendredi 4 main le contrat de Marc Brys et des membres de son staff, c’est autour du Ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi de convier le patron de la Fecafoot à un tête-à-tête à trois avec le sélectionneur Marc Brys à son bureau.
À ce jour, personne ne sait si Samuel Eto’o a effectivement signé ou pas le contrat du nouveau staff comme demandé par le gouvernement, rien n’est moins sûr quant à sa présence pour cette réunion annoncée pour ce mardi 7 mai. En clair, on n’est vraiment pas encore projet d’un dénouement dans la crise au Cameroun à moins que les deux parties mettent de l’eau dans leurs vins pour le bien du football dans le pied. D’ailleurs, les discussions de l’entrevue de mardi vont porter sur les préparatifs à faire pour les prochaines journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 en juin avec des matchs contre l’Angola et le Cap-Vert pour les Lions Indomptables.