Lance Armstrong ne veut grand jamais croire au contraire. Malgré ses aveux de dopage en 2013, l’ancien coureur américain se considère toujours comme le septuple vainqueur du Tour de France quand bien même son nom a été rayé du palmarès. Ses sept maillots jaunes remportés entre 1999 et 2005 ornent d’ailleurs toujours les murs de sa maison, à Austin rapporte Sports. Un avis du Texan qu’approuve sans doute, son ancien patron à l’US Postal, Johan Bruyneel.
Banni à vie du cyclisme en 2018, le Belge Johan Bruyneel n’approuve aucun regret. Ses propos tenus dans un long entretien accordé à la revue belge Eddy le confirment. Selon lui, Lance Armstrong a en effet payé pour tout le monde. « Il fallait une personne d’une certaine célébrité pour servir d’exemple, pour être sacrifiée », a-t-il ainsi lancé, considérant que tout le peloton se dopait et que l’Américain n’était donc pas plus coupable que les autres coureurs.
« Propre, tu ne peux pas battre les autres favoris lorsqu’ils sont dopés, a-t-il assuré. Le dopage, à l’époque, c’était l’une des règles du jeu, sauf qu’elle n’était pas écrite. On courait tous le risque qu’un jour, quelqu’un brise la loi du silence. Mais jamais je n’aurais pensé que ça allait déboucher sur un tel acharnement contre Lance et moi. » Selon l’ancien coéquipier de Laurent Jalabert à la ONCE, le dopage était donc devenu inévitable pour les coureurs du peloton. « Moi j’ai connu l’avant-EPO et l’EPO, et dans un cas comme dans l’autre, il n’y avait pas le choix. Déjà quand tu arrives chez les professionnels, tu intègres un monde qui te met très vite face à un dilemme : soit tu t’adaptes et tu te dopes, soit tu disparais », a-t-il asséné pour justifier une fois encore les années de dopage de Lance Armstrong.
« Tous les journalistes savaient »
Et pour enfoncer le clou, Johan Bruyneel assure que tout le monde était au courant des pratiques dans le peloton, les dirigeants de l’UCI comme les journalistes. « Les dirigeants de l’UCI (Ndlr : Union Cycliste International) savaient. Mais ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir. Il n’existait pas de méthode clinique pour détecter l’EPO, ils ont donc instauré la règle de l’hématocrite limité à 50 %, ce qui prouve qu’ils étaient au courant que le produit dopant circulait. Après ça, c’étaient les transfusions sanguines, indétectables, alors comment faire ? », a-t-il poursuivi, ajoutant : « tous les journalistes savaient. Mais ils ne voulaient pas salir le sport qu’ils couvraient. »