Samuel Eto’o a un nouvel adversaire dans le conflit qui l’oppose au ministère des sports : l’équipe nationale qui s’est rangée du côté de Narcisse Mouelle Koumbi et Marc Brys en organisant une désobéissance collective pour fragiliser le président de la Fecafoot dans son élan de tout contrôler.
Ses applaudissements au Stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé samedi lors de la victoire (4-1) des Lions Indomptables contre le Cap-Vert n’étaient finalement qu’un arbre qui cachait une forêt de rancunes dans le cœur de Samuel Eto’o qui ne digère toujours le fait que le Ministère des sports s’en tienne à son agenda pour l’organisation de la réception des Requins Bleus à domicile. Pour faire bonne impression aux yeux des joueurs, Eto’o, informe Camfoot, a invité toute l’équipe à un dîner après la victoire mais comme un seul homme, ces derniers ont refusé de se rendre au lieu qui leur a été indiqué, marquant ainsi le début d’une fronde qui va réduire les pouvoirs de Samuel Eto’o.
La menace d’Eto’o
Le président de la Fecafoot toujours aussi inspiré quand il s’agit de répliquer à un adversaire, a entrepris la démarche sournoise d’envoyer une lettre à tous les joueurs en leur rappelant qu’ils doivent se mettre à disposition de la Fédération pendant la période de leur regroupement en équipe nationale sous peine de sanction en application des statuts et règlements de la FIFA. Une note qui a été amplifiée aux clubs respectifs des joueurs convoqués. Mais là encore, les joueurs n’ont pas fléchi.
Alors qu’ils devraient prendre le bus de la Fecafoot pour se rendre dimanche à l’aéroport, les Lions Indomptables ont décliné cette option et ont embarqué dans un bus loué par le ministère depuis le début du rassemblement. Un autre échec mais pas de quoi faire plier Eto’o, ce serait mal connaître le personnage. Une fois à l’aéroport les Lions ont remarqué qu’il n’y avait que les noms des membres du staff nommé par la Fecafoot sur la liste des voyageurs avec ceux des joueurs. Après échanges et discussions, un accord à l’amiable a été trouvé pour que tout le monde embarque. Mais la crise est loin d’être terminée.
Des joueurs obligés de dormir en état de promiscuité
Une fois atterri à Luanda, où les Lions affrontent mardi (19h TU) l’Angola dans le cadre de la 4e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, la délégation camerounaise va se rendre compte arrivée à son hôtel qu’il n’y a de réservations que pour les joueurs et les membres du staff de la Fecafoot. Cette dernière va proposer de prendre un autre hôtel aux membres du staff nommé par le ministère des sports mais les joueurs avec Vincent Aboubakar et André Onana en chefs de groupe, vont rapidement s’y opposer.
Les Lions Indomptables ont décidé pour certains de dormir deux par chambre afin de libérer d’autres suites aux membres du staff non pris en compte par la Fecafoot. Ce lundi, alors qu’ils devraient s’entraîner, ils ont reçu les équipements complets envoyés par la Fédération, mais ils ont gentiment refusé de les utiliser pour marquer leur désapprobation de la gestion de Samuel Eto’o qu’ils ne reconnaissent plus comme leur défenseur, pour effectuer leur séance avec des moyens limités comme ils l’ont fait dans la préparation du match contre le Cap-Vert. Sur tout la ligne, les Lions Indomptables ont indiqué à Eto’o qu’ils ne le soutiennent pas dans sa démarche égoïste et préfèrent représenter le Cameroun, rien que le Cameroun chaque fois qu’ils sont en sélection. Et non servir les intérêts d’un président qui ne leur sert plus de boussole et brandit même la carte de la menace. En voulant contrôler le staff, Eto’o a perdu l’équipe qui est le centre de tout. Plus qu’une défaite, c’est une humiliation pour l’homme de 43 ans qui se retrouve de plus en plus esseulé.