Pascal Siakam, la star NBA fait partie des 27 joueurs présélectionnés pour participer au tournoi de qualification olympique (TQO) en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024. L’ailier de 30 ans sera un grand atout pour les Lions Indomptables.
Joueur des Indiana Pacers aux États-Unis, Pascal Siakam aura l’opportunité de représenter son pays d’origine, le Cameroun, lors du tournoi de qualification olympique qui se déroulera du 2 au 7 juillet. Durant cette compétition, le Cameroun affrontera le Monténégro le 3 juillet et le Brésil le 4 juillet dans le cadre de la poule B. Les deux meilleures équipes de chaque poule se qualifieront pour les demi-finales, et seul le vainqueur du TQO obtiendra une place pour les Jeux Olympiques. Dans les semaines à venir, la liste des 16 joueurs qui participeront au camp de préparation, prévu du 15 au 30 juin 2024 à Riga (Lettonie), sera dévoilée. Pendant ce stage, l’équipe dirigée par Alfred Aboya affrontera l’Égypte le 24 juin et la Géorgie le 26 juin lors de matchs amicaux.
Pascal Siakam présélectionné avec l’équipe du #Cameroon pour la dernière phase qualificative pour les jeux olympiques Paris 2024. pic.twitter.com/WNhHH7uoug
— The Cameroonian 🇨🇲 (@TheCameroonianZ) May 3, 2024
Selon Journal du Cameroun, l’équipe nationale camerounaise s’entraînera au Rimi Olympic Center et à l’Arena Riga, et sera hébergée à l’AC Hotel Marriott de Riga. À l’issue de ce camp d’entraînement, la liste des 12 joueurs retenus pour le TQO sera annoncée. Nul doute que Pascal Siakam sera vivement pour rendre possible la qualification du Cameroun pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Siakam, l’apprenti prêtre devenu Star de NBA
En NBA, certains joueurs se démarquent par leur histoire, leur parcours, ou leur vécu, mais rares sont ceux qui combinent ces trois aspects à la fois. L’histoire de Pascal Siakam en est un exemple remarquable. En 2011, lorsqu’il participe au camp de basket organisé par l’ancien joueur NBA Luc Mbah a Moute au Cameroun, Siakam, âgé de 17 ans, ne se doute pas que ces quelques jours vont changer le cours de sa vie. À cette époque, le basketball n’était pas encore sa vocation principale, mais son talent et sa détermination ne passent pas inaperçus. Malgré son physique frêle et sa motivation fluctuante, Siakam impressionne les observateurs, dont Masai Ujiri, le président des Raptors de Toronto, qui reconnaît rapidement son potentiel.
L’année suivante, Pascal Siakam est convié au camp Basketball Without Borders en Afrique du Sud, organisé par la NBA. Sa vision du jeu et sa polyvalence ne passent pas inaperçues une fois de plus. À seulement 18 ans, alors qu’il continue d’explorer sa passion pour le basketball, Siakam reçoit une invitation prometteuse : faire le grand saut vers les États-Unis : “Cela m’a excité et je me suis dit que si j’avais la chance d’aller aux USA et de jouer, pourquoi pas ? Aussi, obtenir une bonne éducation. C’était le rêve.”
Le rêve américain, à la manière de Siakam, peut commencer. Avec le soutien de son mentor, Mbah a Moute, Siakam plonge dans un nouvel univers : “J’ai dû apprendre l’anglais, m’adapter à la culture américaine. Un sacré changement”, avoua t-il dans des propos relayés par RTBF. Après un passage à la God’s Academy au Texas, il est finalement recruté par l’université de New Mexico State. La machine est lancée, prête à prendre de la vitesse. Le seul obstacle, c’est le décès de son père, Tchamo, dans un accident de voiture en 2014. Un homme à qui il doit une autre facette de sa vie : la religion. Jusqu’à ses 15 ans, il passait la majeure partie de ses journées dans un séminaire religieux à Saint-Andrews, à huit heures de route de sa ville natale, Douala. C’était là où son père l’avait emmené, pensant que cela pourrait être quelque chose qu’il voudrait faire, même si ce n’était jamais sa vocation.
À cette époque-là, le jeune Siakam n’a pas encore la détermination pour dire stop. Alors, qu’il le veuille ou non, il suit le même chemin que les autres apprentis prêtres. “Il fallait se lever à cinq heures du matin. C’était très strict mais ça m’a aidé à devenir un homme, à prendre mes propres responsabilités.”
Le jour du décès de son père, il est loin du séminaire où il a passé une partie de sa jeunesse lorsqu’il apprend la nouvelle. Cependant, il lui est impossible de quitter les États-Unis pour rendre un dernier hommage à son père : “J’attendais que mon permis de séjour soit renouvelé. Je ne pouvais donc pas quitter le territoire sous peine de perdre mon visa.” Malgré son impuissance à ce moment-là, il rendra pourtant le plus bel hommage à son père quelques années plus tard. Celui-ci nourrissait secrètement un autre rêve : voir l’un de ses fils jouer en NBA : “Le décès de mon père a été un moment crucial. J’ai vraiment ouvert les yeux pour m’investir complètement dans le basket : voilà quelqu’un qui avait tout sacrifié pour moi, je voulais le lui rendre.”
Le début du rêve américain
Encore méconnu il y a quelques années, Siakam a ouvert lui-même les portes de la NBA. Le 23 juin 2016, après deux ans à l’université, il a été sélectionné en fin de premier tour, à la 27e position, par les Toronto Raptors. Ironiquement, c’est l’équipe dirigée par Masaï Ujiri, celui-là même qui l’avait repéré sur les terrains camerounais cinq ans auparavant. Cela montre que parfois, la vie tient à peu de choses, à une rencontre, même fortuite.
La suite on l’a connait. Le natif de Douala du haut de ses 2m03 va gravir les échelons pour toucher le Graal en 2019. Sous la protection de Kawhi Leonard, Pascal Siakam remporté son premier titre NBA et le premier de l’histoire des Raptors.