La Fédération espagnole (RFEF) a sorti la sulfateuse contre Javier Tebas qui veut conclure un accord avec CVC (un fonds d’investissement privé) pour les droits audiovisuels du championnat ibérique à travers un vote des 42 clubs professionnels ce mercredi.
Ce ne sera pas le cas, ou du moins pas facile pour Tebas d’aller jusqu’au bout de ses ambitions. Puisque la RFEF est aussi montée au créneau pour dénoncer son désaccord vis-à-vis de ce projet, et a d’ailleurs affirmé avoir le soutien du gouvernement espagnol. Un autre coup dur pour la patron de la Liga après la guerre déclarée par Florentino Pérez plus tôt.
Le communiqué de le Fédération espagnole :
“Concernant les accords entre la Liga (LFNP) et la CVC relatifs aux droits audiovisuels des clubs et sociétés sportives, la RFEF doit exprimer son opposition. Non seulement pour des raisons juridiques (…), mais aussi pour des raisons économiques, puisque les droits des clubs et des sociétés sont lourdement taxés pendant les cinquante prochaines années en échange d’une petite somme d’argent.
Mais le plus important est que l’accord augmente les inégalités et rend fondamentalement et définitivement impossible une évolution raisonnable du format de la compétition de football professionnel en Espagne, rendant la compétition pétrifiée sans possibilité dans la pratique et en application de l’accord d’évolution ou peut ne modifier que lorsqu’un tiers extérieur à la structure sportive le décide ou l’accepte, ce qui viole de manière flagrante la loi et le modèle sportif européen. De plus, vous oubliez les clubs qui disputent des compétitions non professionnelles qui, au moment de leur promotion à la compétition professionnelle, verront leurs revenus diminués de la rémunération du CVC, sans avoir obtenu aucun bénéfice de la contribution de cette entité.
S’il y a des clubs qui veulent emprunter volontairement, il n’y a aucun problème, qu’ils le fassent, que les conditions soient considérées comme marchandes ou qu’elles soient usuraires, mais pas par le biais d’un accord illégal qui force la main à tout le monde, par la fausse attribution en faveur de la LNFP de droits qu’elle ne possède pas.
La RFEF doit aussi avertir qu’elle ne va pas permettre que la contribution au football modeste qui vient de ces droits audiovisuels soit réduite pendant ces cinquante ans. Le décret-loi royal 5/2015 a établi un modèle de commercialisation centralisé très avantageux pour le LNFP, établissant des contrôles et des contributions obligatoires à certaines fins. Si la LNFP entend désormais contourner les contrôles et réduire les cotisations auxquelles l’arrêté-loi royal l’oblige, la RFEF sera contrainte d’exercer les actions judiciaires qui procèdent pour défendre ses droits et ceux du football non professionnel. Sur ce point, il convient de rappeler que le Conseil Supérieur des Sports se retrouverait sur la même longueur d’ondes que la RFEF.
La RFEF, au courant des différentes plaintes et remarques formulées par divers clubs de première et deuxième division, a fait part de sa ferme opposition à cet accord, par le biais d’un fax adressé à la LNFP.”