Remplaçant au début de l’Euro, Federico Chiesa a profité de son rôle de supersub pour s’adjuger la position de titulaire contre la Belgique et l’Espagne. Élu à deux reprises meilleur du match lors de la compétition, le fils d’Enrico se fait un nom.
Si l’Italie est en finale de l’Euro, elle le doit en partie à un homme qui n’était pas forcément attendu : Federico Chiesa. Buteur gaucher dans les prolongations contre l’Autriche en huitièmes de finale, Transalpin a fait un retour en demi-finale contre l’Espagne, avec une belle boucle cette fois-ci du côté droit. Avec un Berardi plus habile devant le but, il aurait également pu terminer le match avec une passe décisive au compteur.
« … ..Une des meilleures soirées de ma vie ? Sans aucun doute, oui ! Jouer des matchs comme celui-ci pour mon pays et représenter 60 millions d’Italiens est un rêve incroyable que je n’aurais jamais imaginé réaliser », s’est enflammé mercredi soir le joueur de la Juventus, buteur lors d’un Euro 25 ans après son père Enrico.
A 23 ans et 5 saisons après ses débuts professionnels à la Fiorentina, le fils s’est fait un nom. Il est même sur le point de devenir l’homme providentiel de la Squadra Azzurra, chose à laquelle peu s’attendaient il y a quelques semaines.
Mancini : « un joueur qui fait peur à ses adversaires »
L’ ailier de la Juventus a débuté ce championnat d’Europe sur le banc. Roberto Mancini a préféré Domenico Berardi et Lorenzo Insigne aux coulisses pour accompagner Ciro Immobile lors de la phase de groupes. Installé contre le Pays de Galles, où il a été élu meilleur du terrain, alors que l’équipe nationale s’était déjà qualifiée pour les huitièmes de finale, il devra à nouveau s’asseoir sur le banc au coup d’envoi d’Italie-Autriche. Nous avons gagné ce match grâce aux joueurs qui sont sortis du banc, sont arrivés avec la bonne mentalité et ont trouvé un moyen de résoudre ce match. Très bon Federico (Chiesa) et (Matteo) Pessina », a témoigné Mancini après les huitièmes de finale.
L’entrée de Chiesa sur le terrain a évidemment satisfait son entraîneur, qui a joué avec son père dans les années 80 et 90, notamment à la Sampdoria. Ancien supersub, il n’a plus quitté le onze de départ depuis, au détriment de Berardi.
«Physiquement, Federico est différent de son père. Enrico était un attaquant, Federico est un ailier, il court plus vite que son père. Tous deux sont introvertis, comme tous les Génois, toujours corrects et sérieux. C’est un joueur qui fait peur à ses adversaires. Il faut toujours deux hommes pour le marquer », a déclaré Mancini en janvier dernier.
Le sang-froid et le sens du but de Fede ont fait la différence, lui qui a parfois été tourné en dérision dès le début de sa carrière pour sa piètre efficacité dans la surface (34 buts en 167 matches de Serie A, 3 buts en 31 sélections). Considéré comme un travailleur acharné, celui qui est toujours prêté pour une saison de la Fiorentina à la Juventus (l’option de rachat est fixée à 40 millions d’euros) est en passe de gagner les titres de héros de tout un peuple.
« Pendant deux ou trois ans, j’ai eu du mal à trouver du temps pour jouer car mon physique n’était pas aussi développé que les autres jeunes de mon âge, a rembobiné le piston chez Eleven Magazine. Quand on a 14 ou 15 ans, ça commence à paraître un peu désespéré ».