Philippe Diallo, le président de la Fédération Française de Football (FFF) s’est longuement confié sur les prestations de l’équipe de France depuis le début de l’Euro et l’avenir de Didier Deschamps qui est de plus en plus décrié.
Le jeu de possession n’a jamais été la force de l’équipe de France sous Didier Deschamps. Les Bleus jouent plutôt en transition rapide avec des flèches comme Kylian Mbappé et Dembélé sur les côtés. Cela est connu de tous. Mais le niveau de production de l’équipe de France depuis le début de l’Euro 2024 laisse à désirer. Au point où même offensivement, les Bleus sont en difficulté. Le débat prend de l’ampleur et RMC a invité le président de la FFF à se prononcer sur le sujet après France-Belgique (1-0) et la victoire des tricolores. “Je retiens d’abord la qualification, a répondu Philippe Diallo. Je constate que les Italiens sont rentrés chez eux, les Croates aussi, que l’Angleterre s’est sauvée miraculeusement à 30 secondes de la fin, que le Portugal s’en est sorti aux tirs au but contre la Slovénie. Tout ça veut dire qu’il ne faut pas banaliser une qualification pour les quarts de finale. La France a montré une vraie solidité. Elle a raté des occasions. Offensivement, c’est clair qu’il y a un déficit. Mais la force de cette équipe est d’avoir réussi à surmonter ce déficit offensif pour continuer sa route dans le tournoi.»
Philippe Diallo évasif sur l’avenir de Deschamps
Le patron de la FFF a ensuite été relancé sur la frustration de certains supporters mais là encore il a joué les diplomates à la perfection : “On ne voit peut-être pas exactement les mêmes supporters, a répliqué Diallo en souriant. Je rencontre aussi des supporters et le constat d’un déficit offensif est partagé par tous ceux qui suivent l’équipe de France, mais le moteur reste de voir l’équipe de France poursuivre son parcours dans ce tournoi. Vous me dites “ennui” et je vous réponds qu’il y a eu 15 millions de téléspectateurs contre la Belgique, pour un match à 18h. Ça veut dire que l’attractivité de notre équipe de France reste entière et je ne doute pas que contre le Portugal, des millions de Français se réuniront encore pour supporter nos Bleus. La France a un devoir d’émotion ? Le tournoi n’est pas terminé. Attendons. Souvenez-vous de la dernière Coupe du monde, où il y avait parfois des commentaires similaires. Puis l’équipe de France a montré, notamment lors de la finale contre l’Argentine, toute sa capacité à créer de l’émotion puisqu’il y a l’une des plus grandes finales de l’histoire de la Coupe du monde, une émotion qui a transcendé les fans français. Je sais que l’équipe de France sera là aussi sur le terrain des émotions.»
Avant d’enchaîner avec une réponse des plus floues sur l’avenir de Didier Deschamps : «Déjà, ce n’est pas à moi de juger le degré de proximité avec Didier Deschamps. Il avait une forte proximité avec Noël Le Graët, parce qu’ils ont eu ensemble une dizaine d’années de collaboration, avec un titre de champion du monde. Ça crée des liens. Je suis là de manière plus récente mais une bonne collaboration s’est mise en place. Je lis qu’elle serait moins forte qu’avec mon prédécesseur, je ne sais pas. Mais on a une confiance mutuelle, une très bonne collaboration au quotidien. Il sait que je lui fais confiance car il a amené l’équipe de France sur des hauteurs qu’elle n’avait jamais connue dans son passé. (…) Encore une fois, on est en quart de finale. C’est déjà un très beau résultat. On va jouer un gros match et c’est là-dedans que je me situe, dans la recherche de performance. Que croyez-vous que les fans attendent si ce n’est que de voir gravir les échelons tour après tour pour nous emmener jusqu’en finale? Les gens ont peut-être été frustrés de quelques buts. Mais on a eu les occasions à chaque match. Il se fait qu’on n’a pas réussi à les convertir. Le tournoi n’est pas terminé, le déclic va se faire et les commentaires changeront du tout au tout. Encore une fois, c’est un tournoi très difficile, très serré, personne ne domine vraiment son sujet, aucune nation n’a eu un parcours facile et il ne reste plus que huit pays. Et nous sommes dedans. C’est ce qu’il faut retenir : la France a son statut de favori et on est encore en vie. Il reste deux matchs à gagner pour être en finale le 14 juillet”, a-t-il conclu en espérant que les Bleus l’emportent contre le Portugal de Cristiano Ronaldo vendredi en quarts de finale.